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«Cette aventure, c’était une série TV pour nous!»

Le VBC Fully n’évoluera plus en Ligue Nationale B la saison prochaine. Cinq ans après avoir accédé pour la première fois de son histoire à la 2ème division, il retourne à l’échelon inférieur, dans un championnat qui correspond davantage à ses moyens.

2018-2023. L’aventure du VBC Fully en Ligue Nationale B masculine de volleyball aura duré cinq ans. Dès la saison prochaine, le club «vert et noir» évoluera à nouveau un cran plus bas, dans le championnat de 1ère ligue. Une relégation entérinée ce printemps, tant sportivement qu’administrativement.

Un retrait acté avant la défaite en playouts

Derniers de la saison régulière avec six petits points obtenus en vingt-deux rencontres, les Fulliérains ont en effet perdu leur place en 2ème division sur le terrain en s’inclinant en deux matches dans le duel qui les opposait aux Thurgoviens d’Amriswil en playouts. «La décision de quitter ce championnat était actée avant même cet affrontement», relève Adrien Ançay, joueur et membre délégué de la première équipe, reconnaissant ainsi que cette culbute est aussi d’ordre administratif. «Le niveau d’exigence de ce championnat était trop élevé pour nous. Nous avons donc pris du recul durant la saison pour faire ce choix de nous retirer à l’issue de l’exercice de manière unanime.»

«On voulait éviter la saison de trop. On préfère arrêter maintenant, sans regrets.»Adrien Ançay

Pour expliquer cette décision forte dont il est l’origine mais qui a bien été validée et soutenue par l’ensemble de l’équipe et du club, Adrien Ançay l’affirme: «On voulait éviter la saison de trop.» Si les derniers mois ont été positifs sur le plan humain à en croire le Valaisan, difficile d’en dire autant pour ce qui est des résultats avec des défaites qui se sont enchaînées tout au long de l’exercice. La crainte de «dégoûter» joueurs, public et comité est devenue trop forte. «On sentait qu’on arriverait pas à avoir un meilleur niveau et qu’il deviendrait difficile de tenir financièrement sur la durée. On préfère arrêter maintenant, sans regrets.»

LNB-1ère ligue: deux mondes différents

À l’heure de tirer la prise, en tout cas pour ce qui est de la 2ème division, l’avenir financier du VBC Fully n’est pas en péril. «C’était notre priorité. On ne voulait pas faire n’importe quoi avec notre club qui est quand même historique en Valais. La situation aurait pu devenir critique en repartant pour une saison supplémentaire.» Sans articuler de chiffres précis, Adrien Ançay confirme que le budget pour assurer un exercice complet n’a rien à voir entre la LNB et la 1ère ligue. «Ce sont deux mondes complètements différents. Ces dernières années, on était l’équipe à faire les plus longs déplacements, souvent en train pour économiser les frais liés à l’engagement de chauffeurs de car. Au vu du faible bassin de joueurs en Valais, il a également fallu se renforcer pour essayer de limiter l’écart de niveau avec nos adversaires. Tout cela représentait un coût trop élevé pour nous.»

«Lorsqu’on est montés, on avait fait une demande spéciale à Swiss Volley car on ne pensait rester qu’une année dans ce championnat.»Adrien Ançay

De sa promotion en 2018 à aujourd’hui, l’histoire entre le VBC Fully et la Ligue Nationale B a ressemblé à de vraies montagnes russes. Des maintiens obtenus de manière inespérée sur le terrain, un autre acquis grâce à l’arrêt des compétitions en période de pandémie, un exercice presque blanc provoqué par cette même crise sanitaire: les «Noir et Vert» ont tout vécu. «Ces années ont été Rock’n’Roll, c’est vrai», sourit le joueur-dirigeant. «Cette aventure, c’était une série TV pour nous! Nous nous sommes toujours battus jusqu’au bout, jusqu’au dernier set de chaque saison pour nous sauver. Lorsqu’on est montés, on avait fait une demande spéciale à Swiss Volley car on ne pensait rester qu’une année dans ce championnat. Au final, ça a duré cinq ans avec du monde qui se déplaçait aux matches et de nombreux retours positifs. Au-delà des résultats, le bilan de notre passage en 2ème division est tout simplement incroyable pour moi!»

Le maximum pour une équipe valaisanne à ce niveau

À l’heure où le livre du VBC Fully en LNB se referme, aucun regret ne semble habiter l’esprit d’Adrien Ançay. «Non, le mot regret est trop fort pour moi», confirme-t-il. «Dès le départ, on savait qu’on ne jouerait jamais le haut du tableau. On a tiré le maximum de ce qu’une équipe valaisanne pouvait faire à ce niveau-là. Bien sûr qu’en tant que compétiteur, une déception existe quand tu ne gagnes pas souvent. Humainement en revanche, on a passé des moments inoubliables. Tout le monde a su élever son niveau de jeu. On a pu intégrer de nombreux jeunes qui ont eu l’opportunité de jouer, ce n’est pas anodin.»

 

«Si des gens sont motivés à recréer ce qu’on a vécu ces cinq dernières années, je ne peux que les encourager. Ce sont des expériences uniques dans la vie d’un sportif.» Adrien Ançay

 

Quid justement de ces jeunes éléments qui ont pu goûter à la 2ème division et qui se retrouvent contraints de rétrograder un cran plus bas? «Je ne m’inquiète pas pour eux. Je leur ai parlé et j’ai insisté sur la chance qu’ils ont eu ces dernières années. Ce n’est pas tous les jours que tu peux évoluer aux côtés d’un joueur comme Jean-Patrice Ndaki par exemple (ndlr: ex-international camerounais aux 240 sélections). Descendre en 1ère ligue n’est pas une fin en soi pour ces jeunes. C’est un championnat qui correspondra beaucoup plus à leur niveau. Et puis avec l’équipe qui ne devrait pratiquement pas bouger, on risque de jouer le haut du tableau.» Et si l’aventure du VBC Fully en LNB n’était finalement pas terminée et repartait de plus belle d’ici quelques années? «C’est de la musique d’avenir. Ce qui est certain, c’est que si des gens sont motivés à recréer ce qu’on a vécu ces cinq dernières années, je ne peux que les encourager. Ce sont des expériences uniques dans la vie d’un sportif.»

Christophe Moreillon, Rédaction Rhône FM

 

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